TP & TP: Cossonay-gare - Echallens

Le car postal attend à l'abri des silos des anciens Grands Moulins de Cossonay. Je m'installe dans le véhicule, tout derrière, un jeune homme un peu enrobé et à lunettes, me salue avant de s'assoir à quelques sièges. Il est en short bleu et en T-shirt rouge. Or, il faut -5o C en extérieur, une méchante bise souffle, le temps est limpide mais glacial. Il prend place, sort une canette de soda, saisit son téléphone et regarde un vidéo.
 

Le moteur vrombit et nous partons. Il n'y a à cette heure pas d'autres passagers. Le car passe devant le prometteur restaurant Jura-Simplon, puis monte en direction de Penthalaz. Le village présente une diversité disparate de bâtiments. On sort de l'agglomération de Penthalaz et on atteint un premier palier du plateau qui surplombe la vallée de la Venoge. Au loin, la chaîne du Jura est bien visible et, en dépit des abondantes chutes de neige des semaines précédentes, les crêtes ont une apparence un peu pelée. Quelques névés subsistent sur les pâturages du Suchet, comme si la violence des vents avait chassé, emporté, nettoyé la neige. Ou alors, elle aura fondu, pourtant il fait froid, -5o C, depuis plusieurs jours.
 

 

 
Ce n'est pas le cas à l'intérieur du car, et mon co-voyageur doit connaître la ligne, il s'est (dés-)équipé en connaissance de cause. Le chauffage est à fond, l'habitacle est une étuve. tant mieux, j'enlève une couche et emmagasine un peu de chaleur le temps du trajet.

 

L'itinéraire égraine les villages, Daillens, Bettens (où un couple monte à bord), Saint-Barthélemy et son château, spectaculaire sur une colline boisée et caché un peu derrière les arbres. Ces villages présentent le même côté disparate observé à Penthalaz. Des anciennes fermes rénovées et réaffectées côtoient des constructions récentes, à deux étages et au toit en pente, assez massives, un peu tristes. Un élément marque l'esprit. Les propriétaires ont fait de gros efforts pour équiper les bâtiments de panneaux solaires, le mouvement est massif et véritablement les gens semblent avoir réagi aux soubresauts imprévisibles des coûts de l'énergie, ou alors aux promesses des vendeurs de panneaux. C'est probablement une bonne chose qui, cependant, change assez clairement le coup d'oeil qu'on peut avoir sur une agglomération, ici aussi dans le Gros-de-Vaud. L'harmonie des villages a été littéralement mise en pièce. Le regard trébuche. La perspective des toits et façades d'un village a perdu en fluidité, elle est devenue irrégulière, saccadée par les pièces, aux formats divers, du puzzle que sont les panneaux solaires qui s'improvisent une place dans l'espace disponible sur un toit, entre un vélux, autour d'une cheminée. Il en résulte une impression de "chantier en cours" qui se disperse sur l'ensemble d'une agglomération. Daillens a, quand on arrive de Cossonay-gare, la palme en la matière. Si la rétine est un peu troublée, on est impressionné par la capacité d'une communauté à réagir face à l'adversité, ici énergétique.

 
Le car fonce et rejoint en moins d'une demi-heure la gare d'Echallens.
 
 
 
Je décide de prendre le LEB jusqu'à Lausanne et de revenir par le train à Cossonay gare, en une boucle transports publics, dans une région peu parcourue par les itinéraires de SuisseMobile (le Sentier du Talent 137, Echallens-Montheron), mais bien sûr quadrillée par les chemins du tourisme pédestre.

Janvier 2025

RR

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